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 Gondor et Arnor...

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Chibi-Eladiel
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Chibi-Eladiel


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MessageSujet: Gondor et Arnor...   Gondor et Arnor... EmptySam 1 Nov - 12:02



(Allez, un solide article comme je n'en ai pas fait depuis longtemps, bonne lecture et n'hésitez pas à réagir ou à débattre, cela n'en sera que plus intéressant et plus riche. Etant un peu long, il est sur plusieurs messages)


Gondor et Arnor : héritage, tradition et transmission du pouvoir

Histoire et mise en parallèle avec des événements réels

Je m’étais pas mal intéressée à ce sujet pour ma fic (Destinées Entrecroisées, pour ne pas la nommer) et j’avais fait pas mal de recherches à ce propos. Finalement, pourquoi ne pas vous en faire profiter et, peut-être, lancer le débat sur certains points qui m’ont posé plus de soucis que d’autres et que j’ai résolus à ma façon.

Gondor et Arnor, autrement nommés les royaumes réunis, sont des royautés héréditaires soumises à une loi de type loi salique. Loi salique ? C'est-à-dire que seuls les hommes peuvent monter sur le trône. Cette loi avait été ressortie de la naphtaline en France par le roi Philippe V le Long en 1316 pour justifier son accession au trône en alléguant que chez les francs saliens, ancêtres des capétiens, seuls les hommes pouvaient hériter. En effet, son frère aîné Louis X, fils aîné de Philippe le Bel, avait une fille née de son premier mariage, qu’on ne savait si elle était bâtarde ou non car sa mère avait un amant et, à l’époque, les femmes pouvaient hériter d’un fief. Le fils né du second mariage de Louis X (Jean 1er le Posthume, dont vous pouvez encore voir le gisant à la basilique de Saint Denis) étant mort peu après sa naissance dans des conditions étranges, Philippe devint régent puis, en dépoussiérant la loi salique qui n’avait en fait aucun fondement, devint roi à la suite de son regretté neveu.

Donc nos gondoriens et arnoriens sont censés se succéder de mâle en mâle depuis Elendil qui, en débarquant là après la submersion de son île natale, Nùmenor, en 3320 du Second Age, a fondé les deux royaumes qu’il a confiés à ses deux fils, Isildur (Arnor) et Anàrion (Gondor), tout en restant souverain d’Arnor, où il fonda sa capitale, Annuminas. Cependant, en consultant la liste des rois du Gondor, on constate que certains, comme Taranon Falastur (654 - 913) ou encore Narmacil 1er (1049 - 1294) moururent sans enfants, et ce furent leur plus proche parent mâle, frère ou neveu, qui leur succédèrent. Le même cas de figure se retrouve pour Ondoher, dont les deux fils Artamir et Faramir (qui ne devait pas se trouver sur le champ de bataille) furent tués au combat et se retrouva donc sans héritier mâle. Un interrègne s’ensuivit, où l’intérim fut assuré par l’Intendant en poste, Pelendur. Une âpre bataille pour la succession eut lieu, qui opposa Eärnil, cousin éloigné d’Ondoher (il descendant d’un frère de Narmacil II) et général qui avait contribué à la victoire, et Arvedui, roi d’Arthedain, descendant d’Isildur et époux d’une des filles d’Ondoher, Firiel. Finalement, Eärnil l’emporta car descendant d’Anàrion et auréolé du prestige de sa victoire. Le choix fut fait par les Grands de Gondor qui proclamèrent donc le général vainqueur roi de Gondor.

Cela rappelle sans aucun doute que la monarchie française était une monarchie élective à l’origine, et que l’ancêtre des capétiens, Hugues Capet, fut tout d’abord élu par les grands barons. Cela se maintint quelques générations mais, le roi en place prenant la précaution de faire couronner son fils aîné de son vivant, cela devint vite sans objet et elle devint une monarchie héréditaire de droit divin. Cependant, il y eut plusieurs changements de familles car certains rois moururent sans postérité, comme Louis XII, à qui François I, son gendre, succéda, ou encore Henri III, le dernier des Valois, à qui succéda Henri IV, membre de la famille des Bourbon qui régnèrent ensuite jusqu’à la Révolution et même jusqu’à la Restauration. Et que dire de la monarchie anglaise, qui eut presque plus de changements de familles ?

Eärnil, s’il parvint à maintenir le Gondor sans empêcher la prise de toute la rive extérieure de l’Anduin (Ithilien, Minas Ithil qui devint minas Morgul), ne put cependant se porter à temps au secours du royaume d’Arthedain qui tomba et d’Arvedui qui se noya en baie de Forochel. Cependant, il put chasser le roi Sorcier d’Angmar mais celui-ci prit possession de Minas Morgul avec les huit autres Nazguls.

Eärnur, le roi suivant et le dernier de la lignée ‘directe ‘, reçut un défi du Roi Sorcier. Mardil, son brave Intendant, l’empêcha de le relever dans un premier temps, mais, sept ans plus tard, il ne put l’en empêcher, et le roi gondorien disparut à Minas Morgul.

Une grave crise de succession se reposa, car Eärnur n’avait aucun héritier direct. En effet, voici plusieurs siècles avant lui, une crise nommée Lutte Fratricide (une guerre entre Eldacar, fils de Valacar et Castamir, un descendant du roi Calmacil) avait vu la mort de nombreux membres de la famille royale, et la lente décadence de leur espérance de vie datait de cette époque car ils s’étaient unis à des Hommes de longévité moindre. En 2050 du troisième Age, nul membre de la lignée royale digne de ce nom n’était susceptible de réclamer le trône. On savait cependant que certains membres de la famille royale d’Arnor avaient survécu en Eriador, mais ils n’étaient eux non plus pas en mesure de réclamer le trône. Mardil, donc, exerça le pouvoir, inaugurant la lignée des Intendant régnants qui allait durer de nombreux siècles, attendant vainement le retour du Roi.

Le royaume d’Arnor, lui, bien qu’ayant eu une histoire perturbée, semble ne pas avoir eu de soucis concernant la succession, chaque roi ayant eu au moins un fils pour lui succéder. Le royaume fondé par Elendil et confié à Isildur est uni jusqu’en 861 où, après la mort du roi Eärendur, le royaume est partagé en trois, Arthedain, Cardolan et Rhudaur. Chacun d’eux se développe ensuite de son côté, le mieux loti étant l’Arthedain, tout en se disputant pour des broutilles (dont Amon Sul, lieu stratégique). Le Roi Sorcier, lieutenant maléfique de Sauron, profita de ces dissensions et abattit les trois royaumes les uns après les autres. L’Arthedain résista plus longtemps que les autres mais tomba lui aussi en 1975 du Troisième Age, faisant se répandre sur l’Arnor une chape de silence et de noirceur qui allait durer plusieurs siècles. Les rares survivants des lignées numénoriennes se réfugièrent où elles purent, auprès des Elfes qui les abritèrent pour beaucoup, et commencèrent leur errance pour former ce qu’on nommera ensuite les Rangers. Ces troupes hétéroclites continuèrent la lutte et prirent pour chefs les descendants directs d’Isildur, dont le premier fut Aranarth, fils d’Arvedui, en 1976 du Troisième Age et le dernier Aragorn II qui devint roi des deux royaumes en 3019. Les regalia (symboles royaux) qui avaient pu être sauvés furent mis sous la protection d’Elrond à Imladris et les Rangers devinrent des bandes errantes, qui ne payaient pas de mine, dont les gens se méfiaient mais qui s’opposaient aux bandes d’orcs et de créatures malfaisantes qui pullulaient en Arnor pour protéger les rares humains et surtout la Comté, qui grâce à eux vécut en paix sans jamais le savoir. Il devint de tradition de remettre au fils aîné lors de sa majorité (probablement) l’anneau de Barahir, l’un de ces regalia, qui symbolisait l’union entre les Hommes et les Elfes et accessoirement son autorité en tant que chef sur ce qui restait des Dùnedain. On conserva aussi soigneusement l’épée d’Elendil brisée, le sceptre d’Annuminas et d’autres choses précieuses qu’Elrond ensuite rendit à Aragorn lorsque celui-ci devint roi.

Il devint aussi traditionnel que le fils du chef des Dùnedain soit élevé à Imladris, parmi les Elfes, pour son éducation mais aussi pour sa sécurité. En effet, Sauron, sachant qu’il restait des descendants de la lignée régnante susceptibles de revendiquer le trône, n’avait rien eu de plus pressé que d’essayer de les exterminer car il savait qu’ils seraient cause de sa perte. S’il y parvint partiellement, il y eut cependant une succession de chefs qui se succédèrent jusqu’à Aragorn II. Celui-ci avait perdu son père très tôt et sa mère, pourchassée, s’était réfugiée à Imladris pour y élever son fils alors âgé de deux ans. Elrond éleva le jeune Aragorn qui devint un Ranger et eut le destin que l’on connaît, devenant un errant puis, sans quasiment de transition, roi des royaumes réunis. Il rendit au royaume d’Arnor son lustre d’antan, et eut le bonheur d’avoir un fils pour lui succéder, Eldarion...

(A suivre)


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Chibi-Eladiel
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MessageSujet: Re: Gondor et Arnor...   Gondor et Arnor... EmptySam 1 Nov - 12:03

(la suite)

Si les Dunedain étaient devenus des bandes errantes, il n’en était pas ainsi des Hommes de Gondor, qui conservèrent intact le décorum de l’ancien temps des rois tout en s’installant un peu dans leur confort. Les Intendants régnants parvinrent à maintenir intactes les frontières tout en ayant à combattre à plusieurs reprises contre les troupes de Sauron aussi bien que contre les wainriders ou les Orientaux. A Mardil à qui on donna le surnom de « fidèle) (voronwë en quenya) succèdèrent vingt quatre Intendants régnants (on emploie aussi en français le nom de « surintendants », mais le terme anglais « steward » se traduit clairement par intendant donc j’ai choisi pour ma part de mettre une majuscule). Leur mode de succession était inspiré de celui des rois, puisque, s’ils mouraient sans enfants, leur succédait leur plus proche héritier mâle ou, à défaut, le plus proche de la lignée (voir l’exemple d’Ecthelion I, qui mourut sans enfants et à qui succéda Egalmoth, le petit fils de la sœur de son prédécesseur, Orodreth… comment ça c’est compliqué ?). Mais il semblerait que cet exemple-là fut le seul, tous eurent un fils pour leur succéder, jusqu’à Denethor II, qui en eut même deux et connut la fin tragique que l’on sait.

Les Intendants s’arrogèrent un bon nombre de pouvoirs régaliens, comme la direction de l’armée, l’utilisation des armes du Gondor pour leur propre famille en lieu et place de la bannière blanche des Intendants (grandes armes du Gondor sans la couronne cependant), la succession héréditaire, et conservèrent les traditions du Gondor à un tel point que celui-ci sembla s’enliser dans le passé. Des gardes continuèrent à garder l’Arbre blanc mort, mais la cité devint plus que jamais une cité fortifiée pour faire face aux assauts de plus en plus proches de Sauron qui occupait l’Ithilien, sur l’autre rive de l’Anduin. S’instaura alors ce qu’on appela la Paix Vigilante qui ne dura que quelques centaines d’années et prit fin quand Sauron revint à Dol Guldur. Les Intendants eurent à faire face aux Wainriders ainsi qu’aux troupes de Sauron ou alliées à lui, comme Cirion qui fut aidé par les ancêtres des rohirrim et leur donna comme récompense le Calenardhon qui devint le Rohan, Turgon, qui vit reconstruire Barad-dûr ou Ecthelion II, le père de Denethor II, qui renforça les défenses de Pelargir ou de Cair Andros et fut aidé dans cet effort par un certain Thorongil qui n’était autre que l’Héritier d’Elendil. Nous connaissons toutes ensuite le destin funeste de Denethor II qui fut abusé par Sauron.

Mais qu’étaient donc les Intendants à la base ? Il s’agissait de hauts fonctionnaires, choisis par le roi d’abord puis ensuite tous de la même famille, sorte de premiers ministres proches du roi et habilités à exercer la régence en cas de nécessité. C’est Romendacil I qui créa la charge mais elle ne devint héréditaire qu’à partir du roi Minardil. C’était un poste très important et qui impliquait de hautes capacités de gestion et de gouvernement de la part de celui qui l’exerçait. Les pères formaient donc leur fils aîné très tôt à cela.

Tolkien connaissait parfaitement l’histoire de son pays puisqu’il était linguiste, et il n’ignorait pas qu’une des familles royales d’Angleterre portait justement le nom de Stuart, déformation de Stewart. Le premier roi d’Angleterre à porter ce nom fut Jacques I, déjà Jacques VI d’Ecosse, qui devint roi d’Angleterre en 1603. Son ancêtre était venu avec Guillaume le Conquérant puis l’un de ses descendants, Guillaume FitzAlan, servit le roi David I qui lui octroya de grandes terres puis il devint « Stewart » d’Ecosse, autrement dit grand administrateur royal. Progressivement, le titre passa de père en fils avant de devenir un nom de famille qui se modifia en Stuart. Le premier Stuart à monter sur le trône d’Ecosse en 1371 fut Robert II Stuart, le neveu du roi précédent, David Bruce II, et il fonda la dynastie des Stuart qui, par le jeu des successions, régna ensuite sur l’Angleterre jusqu’en 1714, où elle fut remplacée par la dynastie des Hanovre.

Il y a donc nombre de similitudes là aussi, ces hauts fonctionnaires à l’origine devenus rois. Cependant, les Intendants de Tolkien, s’ils s’arrogent nombre de privilèges régaliens, restent à leur place et continuent à espérer de génération en génération en le retour du roi. Peter Jackson l’a très bien rendu dans le film, le trône du roi est sur un piédestal et celui de Denethor est en bas de ce piédestal, ce qui signifie bien que malgré tout ils ont réussi à rester à leur place. On peut s’étonner qu’aucun d’entre eux n’ait seulement essayé de s’arroger la couronne, il faut croire que ce furent tous des hommes intègres qui s’efforcèrent de maintenir le royaume que leur ancêtre avait reçu en garde. S’ils prirent comme emblème le blason royal, ils n’en gardèrent pas moins leurs emblèmes personnels, la mante blanche et le sceptre blanc, et c’est ce sceptre que Faramir, le dernier Intendant régnant, remit au roi Aragorn-Elessar de façon symbolique. En effet, lorsqu’un roi mourait en France, le grand chambellan (l’intendant, en quelque sorte) cassait son bâton fleurdelisé devant le lit du défunt. On sent là le même genre de démarche.

(suite et fin)


Dernière édition par Chibi-Eladiel le Sam 1 Nov - 13:08, édité 2 fois
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Chibi-Eladiel
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MessageSujet: Re: Gondor et Arnor...   Gondor et Arnor... EmptySam 1 Nov - 12:04

(et la fin, ouf !)

Faisons maintenant une petite parenthèse sur les regalia, car ils ont leur importance dans tout ceci et surtout dans la transmission de la tradition. J’ai dit plus haut qu’une partie était conservée à Minas Tirith par les Intendants, et que ce qui restait des regalia d’Arnor avait été remis à Elrond après la chute des royaumes arnoriens. Ces objets, dont certains étaient très anciens, comme l’anneau de Barahir, avaient plus un rôle symbolique qu’autre chose. Le sceptre d’Annuminas, symbole de la royauté d’Arnor, avait été à l’origine la baguette d’argent des seigneurs d’Andunië dont descendait Elendil, mais il représentait toujours autant le pouvoir. Je ne reviendrai plus sur l’anneau de Barahir, j’en ai parlé plus haut, mais il semblerait, même si nous n’en savons rien, que les reliques des anciens rois aient été conservées à Minas Tirith. Après tout, il semble que ça soit l’option qu’utilise Peter Jackson puisqu’on voit Aragorn revêtu de l’armure d’Elendil qui brille comme si elle avait été forgée la veille, sans parler de la couronne. Et puis, aussi, on sait que les Gondoriens se complaisent à conserver les choses du passé et, dans l’optique de l’attente du retour du roi, on peut extrapoler quelque peu en disant qu’ils ont soigneusement restauré et conservé tout cela pour le retour de leur roi. D’ailleurs, la description que fait Tolkien de la couronne le prouve plus ou moins

La royauté d’Arnor n’existant plus, il était logique que les symboles en soient confiés aux Elfes jusqu’à ce qu’un nouveau roi se fasse jour, car ils représentent l’élément stable de la Terre du Milieu à cause de leur longue vie. Ils étaient également les alliés de longue date des humains, ceci expliquant cela, et la maison d’Elrond était connue pour être le lieu le plus sûr et le rendez-vous de tous les opposants à Sauron. On y conserva donc les tronçons de Narsil, qui ne fut pas reforgée pendant des siècles, l’anneau de Barahir porté par l’Héritier d’Isildur et le sceptre d’Annuminas. Elrond, dans sa grande clairvoyance, savait exactement quand il serait temps de reforger Narsil, mais il a quand même joué un rôle très important auprès des Rangers et de leurs familles.

L’épée, si au départ elle n’était qu’un attribut guerrier, est devenue un symbole de royauté car elle est brandie par l’Héritier d’Elendil. On trouve la même chose dans les royautés françaises et anglaises. En effet, le roi reçoit une épée lors du sacre, en France il s’agit de Joyeuse, l’épée dite de Charlemagne. En France aussi le roi recevait des gants, des éperons et bien sûr la couronne fleurdelisée. On lui donnait aussi la main de Justice, symbolisant sa capacité à rendre la justice à tous, le sceptre de Dagobert, celui de Charlemagne ainsi qu’un anneau symbolisant son union avec son peuple. On peut y voir ici une relation avec l’anneau de Barahir que porte Aragorn.

D’ailleurs, Aragorn fut-il à proprement parler sacré ? On sait qu’il fut couronné par Gandalf lui-même, mais nulle part on ne nous parle d’une onction quelconque. Le livre nous renseigne un peu plus : Faramir lui donne la couronne pour qu’il s’en coiffe par lui-même, mais il demande à être couronné par Gandalf. Les rois de Gondor de jadis se couronnaient-ils eux-mêmes, comme l’a fait en France Napoléon I (voir tableau de David à ce propos) ? Nous n’en savons rien, nous ne pouvons que le subodorer. Et, s’ils ne se couronnaient pas, qui le faisait ? Du coup, un peu ennuyée par cela, j’ai pris la liberté dans DE d’insérer une onction pour coller un peu plus à la réalité du sacre et avoir un peu plus de latitude d’inspiration.
Par contre, nous savons qu’Aragorn, présenté par Faramir, fut proclamé roi, comme cela se faisait avec les empereurs romains, qui étaient acclamés par l’armée.

Un dernier point que je voulais aborder, et je finirai sur celui-ci car j’ai conscience de malmener pas mal votre pauvre cerveau, sera celui des pouvoirs thaumaturgiques des rois numénoriens. Ceux-ci possèdent des connaissances médicales et ont la capacité de guérir, qui visiblement se transmet puisque Aragorn l’a et peut ainsi sauver la vie de Frodon, d’Eowyn et de Merry. Là aussi, Tolkien s’est inspiré des textes anciens, puisque les rois de France étaient réputés pouvoir guérir au toucher et, après le sacre à Reims, avait lieu le toucher des écrouelles, où le roi touchait les plaies des tuberculeux et autres blessés en disant « le roi te touche, Dieu te guérit ».

FIN (et aspirine pour tout le monde !)
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Rian
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MessageSujet: Re: Gondor et Arnor...   Gondor et Arnor... EmptyVen 26 Nov - 14:24

*Rían qui arrive toujours cent ans après mais qui commente quand même, évidemment* Wow très bon essai, complet et recherché ! Je suis une grande fan des longs longs posts ! Smile

Elendil a fondé les deux royaumes qu’il a confiés à ses deux fils, Isildur (Arnor) et Anárion (Gondor), tout en restant souverain d’Arnor

En vérité, Elendil était Grand Roi sur l’Arnor et le Gondor, mais il résidait et régnait en l’Arnor. Ses deux fils se partageaient le Gondor : Isildur régnait sur la partie est avec pour capitale Minas Ithil (plus tard Minas Morgul) et Anárion sur la partie ouest avec pour capitale Minas Anor (plus tard Minas Tirith). Osgiliath était la capitale générale du Gondor.

Histoire de développer un peu sur l’histoire de l’héritier d’Isildur, parce que c’est vraiment intéressant (pour moi !) : Pourquoi Aragorn revendique-t-il le Gondor, et pourquoi pas avant ?

Comme tout le monde le sait Elendil et Anárion meurent à la Guerre : reste Isildur, qui prend l’Anneau du doigt de Sauron, lequel avait été tué par Elendil et Gil galad d’ailleurs (oubliez le film). Pour l’info, Isildur n’a pas fait ça parce que c’était un gros *censuré* (oubliez le film, je vous dis), mais parce que personne (même Elrond et Cirion) ne savait exactement le danger qu’il représentait à cette époque (même si les deux sages se doutaient de quelque chose).

Isildur est normalement, à ce point, Grand Roi sur l’Arnor et le Gondor. Il se rend en Gondor, et forme son neveu Meneldil, à qui il confie le royaume (qui est donc Roi de Gondor) avant de partir pour l’Arnor. Là bas, il se rend compte que quelque chose cloche avec l’Anneau, mais en chemin pour l’apporter à Elrond, il se fait embusquer et meurt. Son nom est préservé dans la mémoire de tous comme celui d’un grand homme honorable, et ses descendants sont très fiers de lui (oubliez le film).

Du coup, la situation devient compliquée : son fils n’est pas assez grand pour devenir Grand Roi, au départ, et finalement il ne réclame jamais la suzeraineté sur le Gondor. Ses descendants continuent à régner sur l’Arnor et laissent le Gondor tranquille, où les descendants d’Anárion sont en charge.

Cela dit, les Monarques des deux lignées se révèlent peu sages. En Arnor, comme la déjà dit Chibi, ils se disputent pour des broutilles, divisent le Royaume en trois, et se font détruire petit à petit par Angmar qui en profite. En Gondor, c’étaient aussi des vieux égoïstes, qui chérissaient plus leur ancêtres que leurs fils, faisaient des tombes plus splendides que les maisons des vivants, s’enfermaient dans des pièces sombres et des grandes tours, s’intéressaient plus à l’astrologie ou l’alchimie (histoire de trouver le moyen de s’allonger l’existence) qu’au Royaume ; ils se battent entre eux lors de la lutte fratricide, s’entretue comme des fous jusqu’à ce que leur nombre soit grandement réduit, et emportent avec eux dans leur folie la population du Gondor.

Vient le Roi Ondoher de Gondor et ses deux fils : il va aller se battre avec son premier-né et laisse son second derrière. Mais ce dernier n’est pas content et, désobéissant à la loi qui interdit à tous les fils du Roi d’aller à la guerre en même temps, va rejoindre son père et son ainée, se fait tuer en même temps qu’eux, laissant derrière lui un Royaume sans Roi. Heureusement pour les Gondorim, un de ses prédécesseurs avait quand même fait une discision d’une grande sagesse, créant le poste d’Intendant.

Une petite note sur les Intendants peut-être ? Les fonctions de l’Intendant sont nombreuses et importantes : il est le premier conseiller du Roi, le gardien des pierres de vision, il est à la tête du Conseil de Gondor (institution qui, entre beaucoup d’autres choses, se charge de faire les lois), il est chargé de gouverner en l’absence du Roi, …. Húrin d’Emyn Arnen, issue d’une vielle famille Númenóréenne, est le premier intendant connu, celui du Roi Minardil. Húrin descendait probablement aussi d’Anárion fils d’Elendil d’une manière ou d’une autre. Húrin dut faire forte impression car par la suite tous les intendants furent choisis parmi ses descendants, même si l’intendance ne devint officiellement héréditaire qu’après Pelendur.

Qui est Pelendur ? C’est l’intendant qui mena le Gondor à travers cette crise après la mort d’Ondoher, et il régna pendant un an avant que le problème soit résolut. Les héritiers d’Isildur, à ce moment là, ont décidés que finalement, ils aimeraient bien récupérer le Gondor, et Arvedui va réclamer le trône. Il est dit qu’il est l’héritier d’Isildur fils d’Elendil qui fut Grand Roi, il devrait donc être Grand Roi aussi. Ce à quoi le Conseil du Gondor répond non, car selon l’information qui fut préservée en Gondor, Isildur avait définitivement confié la royauté du Gondor aux héritiers d’Anárion et par conséquent seul un héritier d’Anárion a un droit sur le trône (les Arnoriens vont disputer cette affirmation). Il dit ensuite qu’il devrait être Roi car sa femme est l’épouse de feu le Roi Ondoher : mais cette réclamation n’a pas lieu d’être, car la succession à la royauté (et à la royauté seulement, ce n’est pas le cas pour les Intendants) n’était autorisée qu’à travers les mâles suivant une loi très stricte. De plus Fíriel ne pouvait être reine sur un peuple en guerre, car elle ne pouvait aller à la bataille, même si on oublie la loi.
Le conseil nomme finalement Eärnil, un cousin du Roi et un général très populaire grâce à ses nombreuses victoires, comme suzerain de Gondor.
Cet épisode est très important, car il semblerait qu’à priori, la revendication des héritiers d’Isildur a été définitivement rejetée, et qu’Aragorn n’aurait alors aucun droit sur le Gondor.

Le problème, c’est que, si Eärnil était très bien, son fils par contre, Eärnur, était d’une autre sorte. Un excellent guerrier, fougueux qui aimait la gloire et les armes plus que tout (Boromir en version royale). Il ne s’intéressait absolument pas aux femmes, et n’a jamais eu d’enfants. Il a disparu de façon très stupide, en répondant à un défi du Roi Sorcier malgré les conseils de son Intendant (qui lui avait un cerveau), laissant de nouveau le Royaume sans héritiers. Sauf que cette foi, il n’y avait vraiment personne que l’on puisse nommer à sa place (ils s’étaient déjà tous entretués vous vous souvenez ?), où plutôt personne qu’on puisse nommer sans créer une nouvelle guerre civile (aucun de ceux qui restaient n’avait un CV suffisant pour satisfaire plus qu’un très petit nombre).

Du coup, Mardil a régné à la place d’Eärnur, en attendant « le retour du Roi » (qui ne reviendra jamais évidemment, il était probablement mort même s’ils n’avaient aucun moyen de s’en assurer). Et ses descendants ont régné après lui, formant ainsi la lignée des Intendants régnants, « jusqu’au retour du Roi » (auquel plus personne ne croyait, jusqu’à Aragorn). Ils ont d’ailleurs fait un excellent job, prouvant être de bien meilleurs hommes que les Rois leurs prédécesseurs. Ils furent tous sages et dévoués à leur peuple et leur pays, du premier au dernier. Moins attachés aux anciennes absurdes traitions que ceux de la lignée royale, bien plus pratiques, ils arrivent à faire avancer les choses. Ils créent des alliances (la plus importante étant celle avec le Rohan), recrutent les populations non Númenóréenne pour renforcer leur peuple, recrutent des Capitaines non nobles mais qui le méritent, …
Ils arrivent ainsi à sauvegarder leur pays en une seule pièce, à lutter contre les forces obscures de l’est réunies, faisant office de bouclier pour tout les peuples libres de l’ouest.

Peu après bien sûr l’Arthedain tombe sous les coups de l’Angmar, Arvedui meurt. Le Gondor est alors la dernière nation Númenóréenne survivante, et ainsi la dernière grande force contre Sauron. L’Arnor est détruit : il ne reste plus qu’une petite poignée de Rangers qui luttent comme ils peuvent contre le mal, mené par les Descendants d’Arvedui. Aucun d’eux ne fera plus aucune réclamation sur le Gondor, jusqu’à Aragorn.

Ah, Aragorn. Pas la peine de le présenter, je présume. Il est tombé amoureux d’une princesse elfe (semi-elfe en fait), milles fois plus haute que lui. Le père de la princesse, cependant, ne voulait pas la voir devenir mortelle (car si elle épousait l’humain cela voudrait dire qu’elle choisit d’être humaine aussi), il ne voulait pas la perdre à jamais. Mais il n’interdira pas complètement cette union. Il est toute foi hors de question qu’Arwen, sa fille, l’étoile du soir, deviennent la femme d’un simple chef de Rangers, non. Elle ne se liera qu’au Grand Roi des Royaumes Réunis de Gondor et d’Arnor, pas moins. Alors Aragorn a décidé qu’il le deviendrait, pour les beaux yeux de sa belle.

Je ne vais pas vous raconter l’histoire du SdA, donc je passe sur les périples qu’il a traversés. Alors, pourquoi Aragorn peut devenir Roi de Gondor, alors que son ancêtre qui avait la même revendication, a été rejeté ?
Eh bien tout d’abord parce que les Gondorim n’avaient plus le choix : c’était ou Aragorn ou rien. Oh il y en a toujours qui diront que non, il n’a aucun droit sur le trône de Gondor s’il n’est pas un héritier d’Anárion (Denethor, par exemple, estimait qu’on n’avait pas à revenir sur la discision de l’époque : les héritiers d’Isildur n’ont rien à faire avec le Gondor, point). Le fait qu’il soit le dernier candidat est quand même son atout majeur.
Ensuite, parce qu'il venait juste de gagner une belle bataille, ça aide : le peuple aime les vainqueurs. De plus il avait déjà le soutient de Dol Amroth, des monarchistes absolus et archi-conservateurs, c’était donc déjà une province de Gondor à sa botte.
Mais au final, ce n’est pas cela qui lui donne un accès facile au trône : le peuple l’a reconnu comme le Roi. Pourquoi ? À cause de ses mains de guérisseur. C’est la preuve ultime que c’est lui, c’est le bon, celui que les Valar ont choisit, celui qui pourra apporter la guérison mystique au Royaume. De plus qui donc soigne-t-il ? Il soigne l’Intendant même du Gondor. Faramir était vraiment bien-aimé par son peuple, et il avait toute leur confiance, à juger par l’impatiente avec laquelle ils attendent sont retour, leur espoir et enthousiasme quand il est là et leurs larmes quand il est abattu. Le fait qu’il sauve le dernier fils de Minas Tirith, qui de plus est son possible rival, l’a surement aidé à gagner les cœurs de son futur peuple.
Enfin (et peut-être même surtout), il est Roi parce que Faramir, en tant qu’Intendant, l’a reconnu comme tel. C’est lui qui le présente au peuple. Autrement, il aurait pu avoir toute les preuves d’Arda qu’il n’aurait pas pu accéder au trône sans d’abord provoquer une sanglante guerre civile (juste à la sortie de la Guerre de l’Anneau), ce qui n’est pas la plus jolie manière d’accéder à la suzeraineté.

Voilà, ma contribution dans la quête pour ramollir les cerveaux des membres du Poney. N’hésiter pas à poser des questions ou développer, commenter, … Si jamais vous vous êtes accrochés et vous avez réussit à arriver jusque là bien sûr Smile
Quelques questions : Vous êtes plutôt monarchiste ou stewardist, personnellement ? (=vs préférez les rois ou les Intendants ?) J'avoue être une stewardiste engagée ^^
Sinon : Arnor ou Gondor ?
Quest-ce que vous penser de la revendication d'Aragorn, juste ou pas juste ?
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