Le Poney Fringant

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 Existentialisme dans le SdA, façon Millenials

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Sentinelle
Nain Scribouillard
Sentinelle


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Localisation : Fondcombe, à apprendre la médecine elfique
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MessageSujet: Re: Existentialisme dans le SdA, façon Millenials   Existentialisme dans le SdA, façon Millenials - Page 2 EmptyMar 1 Aoû - 1:52

C'est clair que ces deux moments (mort de Gandalf et séparation d'avec la Communauté) ont forcé Frodon à se débrouiller tout seul. Mais c'est peut-être justement grâce à cela qu'il peut désormais exercer complètement sa liberté.
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Chiara Cadrich
Jacasseur
Chiara Cadrich


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MessageSujet: Cosmologie et destin du monde   Existentialisme dans le SdA, façon Millenials - Page 2 EmptyJeu 3 Aoû - 2:10

Oh ? Akhtar a changé de nom... Lassé déjà ?

Voici une proposition de couplet sous l'angle de la destinée "macroscopique"

La tradition chrétienne, partagée avec les religions Abrahamiques, évoque la création du monde, la révolte de Lucifer, le façonnage d’Adam et Eve. La fin des temps chrétienne est centrée sur le jugement dernier, au cours duquel le monde est détruit et les âmes des morts appelées à comparaitre une dernière fois devant le tribunal divin. La destinée du monde chrétien est donc parfaitement arrêtée, quoiqu’à une échéance indéterminée.

L’existentialisme athée, quant à lui, n’admet aucune cosmologie, qui supposerait un dessein transcendant, une histoire porteuse de sens. Au mieux la destinée chrétienne est vue comme un mythe, élaboré par la contingence de nos sociétés. Le carcan des valeurs traditionnelles ou religieuses, et l’illusion de la destinée poussent l’Homme à se laisser porter par le courant et différer toute action énergique, entravant le choix conscient d’une morale individuelle active. Dans la perspective existentialiste athée, personne n’a voulu ni conçu l’être humain. Le destin ne l’attend pas.

A l’évidence, la tradition chrétienne a directement influencé la cosmogonie de Tolkien - la musique des Ainur, la révolte de Melkor , etc. Cette musique expose les thèmes prévus pour la création, initiant ainsi son destin, prévu de toute éternité. Mais l’intention initiale se voit modifiée par la révolte de Melkor, et la création s’en trouve entachée. Puis des actes gravissimes, des fautes collectives – le massacre d’Elfes par des Elfes - viennent encore aggraver le sort des enfants d’Illuvatar. Le parallèle avec Lucifer et le péché originel est immédiat.

Comme dans le monde chrétien, l’accomplissement, la fin ultime connue d’Eru seul, échappe à tous ses enfants, ainsi qu’aux Valar pourtant chargés de mettre en œuvre sa volonté initiale. Ces derniers hésitent dès lors entre la nécessité de sanctionner les fautes, et le désir d’aider les peuples libres.

Dans le Silmarillion, les Valar en guerre contre Morgoth, interviennent discrètement en préparant leur intervention ultime, malgré le bannissement des Noldor qui se sont rendus coupables d’un odieux massacre. Ainsi le Vala Ulmo inspire Turgon, puis Tuor, puis Eärendil, sans jamais retirer son pouvoir des eaux du fleuve Sirion. « Mais vois donc, dit Ulmo, à toute cuirasse il y a un défaut, même à la cuirasse du Destin -comme le nomment les Enfants de la Terre - et il y a une brèche dans les murailles de la Fatalité, et ce jusqu’à ce que vienne l’accomplissement, ce que vous autres appelez la Fin. Ainsi en sera-t-il tant que je dure : une voix secrète qui ne se taira point, et une lumière là où furent décrétées les ténèbres. » La victoire finale des Valar reste la seule voie de salut possible ; l’incertitude pèse cependant sur le moment où les fautes commises seront jugées suffisamment rachetées pour déclencher leur intervention.

A plusieurs reprises, Tolkien nous signifie que le mal, mû par le désir de puissance ou de destruction, peut se retourner contre lui-même - Théoden « La volonté du mal ruine souvent le mal. » ou Gandalf « Rappelons-nous qu'un traître peut se trahir lui-même et faire un bien qu'il n'avait pas en vue.» , ce qui est une autre façon de mettre en scène le hasard en destin. Et bien évidemment, la quête toute entière aurait été un fiasco, sans l’ultime traitrise du traître Gollum, qui se trahit lui-même en fin de compte. L’annonce du rôle final de Gollum est préparée très en amont dans le roman : « Eh bien, il est parti, dit Gandalf. Nous n'avons pas le temps de le chercher de nouveau. Qu'il fasse ce qu'il veut. Mais il peut encore jouer un rôle que ni lui ni Sauron n'ont prévu. »

Dans le Seigneur des Anneaux, donc à la fin du troisième âge, l’effacement des Eldar et l’avènement des Hommes semblent une évidence pour les seigneurs Elfes. On ignore évidemment si les Hommes vivront libres ou asservis. C’est du reste la raison pour laquelle les Valar envoient les magiciens (Istari) en Terre du Milieu, pour galvaniser la résistance au Seigneur des ténèbres. Mais leur droit d’ingérence semble très limité, comme si la volonté initiale d’Eru avait laissé, au fil des âges, une place croissante à la responsabilité et l’autonomie des Hommes, attestant en quelque sorte la thèse que « Dieu est mort ».

Les jeux ne sont donc pas joués. Pourtant, l’intrigue est parsemée de signes, que l’on peut interpréter à la fois comme un encouragement des héros, un « coup de pouce » des Valar et une annonce du destin. Les rêves prémonitoires de Faramir et Boromir, par exemple, dévoilent le salut et poussent à l’action tout à la fois. Les Pierres de voyance (Palantiri) et le miroir de Galadriel laissent entrevoir, à qui sait les maîtriser, des futurs possibles. Autre exemple, les fleurs d’une plante grimpante forment une couronne illuminée d’or, sur la tête d’une vieille statue au carrefour de l’Ithilien, lors du passage de Frodon et Sam, annonçant la victoire et le retour du roi. Un peu plus tard, après l’épisode de la prise de la flotte corsaire, Legolas perçoit un changement de direction dans les vents du destin, qui s’avérera un élément décisif de la victoire, privant les orques de pénombre et amenant les renforts embarqués du Lebennin à point nommé. « Haut la barbe, fils de Durïn ! fit-il. Car il est dit: Souvent naît l'espoir quand tout est perdu. Mais il n’osa pas dire quel espoir il voyait de loin. » . Le légendaire tolkiennien est truffé de prophéties petites et grandes (les prédictions de Malbeth le voyant dunadan, le reforgeage de Narsil/Anduril, etc.) qui renforcent l’emprise de la destinée, sans réduire la liberté ou le mérite individuels.

Pourtant le destin ne semble pas mener à une finalité précise, mais plutôt à une potentialité, remise entre les mains des humains au début du 4ème âge, de façon collective. Ilúvatar a annoncé : "Ceux-là aussi découvriront en leur temps que tout ce qu’ils font ne contribue en fin de compte qu’à la gloire de mon œuvre." mais il n’a révélé ses intentions à personne.
Et les deux races anciennes, Elfes et Nains, débattent de ce qui pourrait en sortir :
Gimli: "Il en est toujours ainsi dans les entreprises des Hommes; il y a un gel au printemps ou une brûlure en été, et ils ne répondent pas à ce qu'ils promettaient.
- Il est rare toutefois qu'ils manquent à semer, dit Legolas. Et cette semence demeurera dans la poussière et ne pourrira que pour germer à nouveau en des temps et des lieux imprévus. Les exploits des Hommes dureront plus longtemps que nous, Gimli
- Pour ne finir qu'en possibilités manquées, je suppose, dit le nain.
- À cela, les Elfes ne connaissent pas la réponse, dit Legolas."

Le futur est laissé explicitement ouvert, sans l’ombre d’un quelconque destin.

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Chiara Cadrich
Jacasseur
Chiara Cadrich


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MessageSujet: Existentialisme vs christianisme dans le SdA   Existentialisme dans le SdA, façon Millenials - Page 2 EmptySam 12 Aoû - 17:34

Les élucubrations sur le sujet devenant un peu longues, entre deux randonnées à Saint-Paulin, j'ai mis la suite en forme dans un texte sur ff :

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MessageSujet: Re: Existentialisme dans le SdA, façon Millenials   Existentialisme dans le SdA, façon Millenials - Page 2 Empty

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