Le Seigneur de Anneaux et la tradition orale

Pour ce sujet, je me suis principalement basé sur le travail de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sur les contes de tradition orale. Le système proppien se caractérise par le fait qu'il s'applique à tous les [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

En regardant puis en lisant le Seigneur des Anneaux, je me suis à chaque fois demandé quelles passerelles il pouvait y avoir entre celui-ci et les contes de tradition orale.

Ce qui m'a le plus marqué, c'est la fonction des différents personnages vis-à-vis de l'histoire.
C'est pourquoi je me suis amusé à appliquer le système proppien au SdA :

A) Frodon est le Héros :

- l'Aggresseur (le méchant) : Sauron
- le Donateur (il donne au Héros un objet magique qui lui permet de remplir le "contrat" / résoudre l'enigme / etc...) : Galadriel
- l'Auxiliaire (il aide le Héros) : Sam, voire la Communauté
- la Princesse et son père : là ça marche pas, si vous avez des idées...
- le Mandateur (celui qui propose le "contrat" au Héros / qui l'envoie à l'aventure) : Gandalf
- le Héros : Frodon
- le Faux-héros (tente de remplacer le Héros ou d'épouser la Princesse) : Lotho Saquet-de-Besace


B) Aragorn est le Héros :

- l'Aggresseur : Sauron
- le Donateur : Elrond
- l'Auxiliaire : le couple Legolas / Gimli
- la Princesse et son père : Arwen et Elrond
- le Mandateur : Gandalf
- le Héros : Aragorn
- le Faux-héros : la Bouche de Sauron ? (en tant que Numénoréen Noir)


Je vais pas faire la même chose avec [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], mais c'est assez sympa de la comparer avec le livre.

A partir de là, peut-on en conclure que le Seigneur des Anneaux est héritier des contes de tradition orale ou la comparaison est-elle tirée par les cheveux ?

Deuxième question, le genre de la fantasy, qui doit lui-même beaucoup à l'oeuvre de Tolkien, reprend-t-il le même système ? (un peu HS, désolé)

Et Bilbon ? (pas encore lu )

Cette "analyse" a un peu été faite à la va-vite, donc si vous avez d'autre propositions....

Je peux répondre à ta première question sans hésiter:

Citation :

peut-on en conclure que le Seigneur des Anneaux est héritier des contes de tradition orale ou la comparaison est-elle tirée par les cheveux ?

Je trouve ça totalement plausible... et correct!
Quand j'étudiais des textes de l'Angleterre médiéval qui justement témoignait de ce passage de l'oral à l'écrit j'ai eu la chance de lire Beowulf. Et on sait tous que Beowulf est une des sources sur lesquels Tolkien s'est penché longuement et... C'est juste logique.
Enfin, j'en dirai plus après avoir dormis.

Tiens je ne connaissais pas Propp, mais c'est amusant de voir qu'on peut transférer sa grille sur les personnages du Lord.

Pour Frodon, on peut compléter dans la catégorie des donateurs : Bilbo (Dard et la cote de mithril...)
Par contre c'est vrai que ça bug un peu avec la princesse et son père... on peut peut-être mettre Bombadil et Baie d'Or ? Même si ce n'est pas exactement un père et sa fille... Mais en le lisant j'ai toujours l'impression que Frodon est plus qu'attiré par Baie d'Or, et Bombadil fait très paternel comparé à elle.

Pour ce qui est de la tradition orale : je pense que Tolkien en voulant créer une mythologie ne pouvait que penser qu'elle était basée sur les témoignages oraux non ? C'est le principe de toutes les mythologies. Après, je ne connais pas assez ses inspirations pour savoir quels écrits (Estel parle de Beowulf) on pu être mêlés aux origines du Lord.

Dans la mythologie même du Seigneur des Anneaux, c'est vrai que la principale source est un livre : le Livre Rouge est un donc témoignage écrit. Mais par delà l'histoire de Frodon, on s'aperçoit que l'oral se mélange constamment au récit, de par les chansons par exemple, ou encore toutes les histoires sur les elfes et les anciens âges.

Le Silmarillion me parait d'ailleurs lui bien plus basé sur l'oral... Avant que Rùmil invente les premiers signes écrits et rédige certains de ces textes, il a du se passer plusieurs siècles ^^' d'oralité simple =p

Bon, j'écris pour rien dire, je sais.